Conseil National du 30 Juin 2012

Publié le par Nathalie Pagani

Ce jour avait lieu un Conseil National qui, après les résultats aux dernières échéances électorales, revêtait la plus grande importance pour l'avenir même du MoDem.

On a tout entendu depuis des semaines, chacun y allant de son avis, son fantasme, sa rumeur : ralliement avec la gauche, avec la droite, départ de François Bayrou, faillite financière, etc...

J'avais émis les souhaits suivants pour ce Conseil National : une ligne politique claire et tenue partout, un vrai travail de terrain, des cadres nationaux fermes et disponibles, l'exemplarité des mouvements départementaux (et de leurs responsables) dans leur fonctionnement.

Nous voici fixés aujourd'hui après 5 h de débats internes et une conférence de presse : c'est la ligne d'indépendance qui vient d'être réaffirmée tout en rappelant la volonté de dialoguer avec tous ceux qui ne seraient pas enfermés dans un réflexe partisan systématique. Et "pour dialoguer, on n'est pas obligé de se rallier", on n'est pas obligé de se renier. Il est donc possible de nouer des alliances sur la base de projets, de valeurs mais avant cela, il a été acté qu'il convient d'exister. C'est donc par un travail de terrain, de mise en avant de ressources humaines que cela va passer.

Je me réjouis de ces 2 points que j'ai soutenu depuis longtemps.

Simplement, la question est : cette volonté affichée suffira t-elle ? Car en gardant les mêmes cadres, les mêmes structures départementales, pour certaines dysfonctionnantes en terme de démocratie, ne prend -on le risque d'une remise en question de surface ?

Oui, la liberté de choix et de vote est un des marqueurs du Centre et certains l'utilisent pour justifier des choix plus liés à leurs ambitions personnelles qu'à l'intérêt général. Chacun peut faire sa propre lecture de ce que l'on avait appelé, autrefois, le positionnement à géométrie variable. Celui-ci n'aide pas à la clarté, demande beaucoup de pédagogie. Pour ma part, je le répète, il ne peut reposer que sur des valeurs et des projets identifiés.

La séquence des Législatives a été le théâtre d'un flou complet. Passons sur les délais d'investiture et les questions d'intendance. Revenons sur le choix de certaines candidatures. On a vu, dans certains départements, le candidat aux Législatives partir avec la double étiquette Centre Pour la France (MoDem) et UMP. Quand d'autres penchaient à gauche. Et tout ceci après que François Bayrou se soit prononcé, à titre personnel, en faveur de Hollande au 2e tour de la Présidentielle.

On a vu, ici en Creuse, le candidat Patrick Aïta ne pas attendre le 2e tour pour marquer sa préfence pour le député UMP Jean Auclair. On a vu ensuite, "le clan" du bureau départemental appeler, sans concertation interne aucune, à rallier et voter massivement pour ce même député. Non sur la base de projets et encore moins de valeurs mais uniquement sur la base d'affinités personnelles, de stratégie politicienne. Quitte à se renier sur des prises de position prises depuis longtemps (LGV, infrastructures...). Qu'est ce que les électeurs peuvent comprendre de telles oscillations, de tels revirements ?

Si aujourd'hui, la ligne politique tranchée est celle de l'indépendance, comment sera -t- elle portée sur les territoires par toutes ces personnes qui en ont fait une interprétation très personnelle lors de la dernière élection ?

Ensuite, il a été annoncé la mise en place d'un travail local coordonné autour du Secrétaire Général, Marc Fesneau, par de jeunes responsables politiques. Cela permettra t-il une ligne politique ferme et cohérente partout ? On a vu, par le passé, les limites du champ d'intervention des 2 secrétaires généraux adjoints. Je connais la fichue capacité qu'a le MoDem à ne pas prendre soin de ces jeunes pousses. Je suis lucide sur les motivations que la politique peut faire naître en cours de chemin.

Enfin, je me réjouis que François Bayrou n'envisage pas de quitter la présidence du MoDem qui continuera d'avoir besoin de la justesse de sa vision. Il a déclaré ne plus vouloir s'exprimer que sur les grands sujets du pays et s'occuper de la question européenne. Le quotidien de l'expression reviendrait aux vice - présidents. Sera t-elle unanime et donc cohérente avec des personnalités et des positionnements aussi différents que ceux de Marielle de Sarnez, Jean Luc Benhammias ou Jean Marie Vanlerenberghe ?

Ne préjugeons pas de l'avenir. C'est vrai, je suis réservée et serai donc attentive. On utilise souvent le mot de "famille politique". Le Centre est la mienne et comme dans toute famille, l'on n'est pas toujours en accord, l'on se sent parfois déçu, parfois trahi et aussi malmené et en même temps, on connaît l'essence de ce qui nous rassemble. Si j'ai quitté mes fonctions exécutives (suite aux dérives locales), je ne reste pas moins attachée au centre et chaque fois que l'on me le demandera (ce qui est déjà le cas) et que je le pourrai, je continuerai d'apporter ma contribution à ce mouvement.

 

 

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M
L'enjeu est de sortir de cette notion de centre qui n'a aucun sens... Seul la notion de Centrisme Révolutionnaire (Défendu par JF Kahn) peut faire comprendre à notre peuple, qu'il n'existe plus une<br /> politique de Gauche ou de Droite crédible. C'est une nouvelle idélogie que nous devons inventer. Je suis en accord avec certaines valeurs de droite, je me sens touché par les valeurs de gauche...<br /> Le nouveau paradigme que nous devons pousser vers l'avant est la révolution copernicienne : Décentrer notre systéme de valeurs, ne plus placer l'argent au centre du projet sociétal mais l'Homme.<br /> C'est ce chemin que le mouvement démocrate doit impulser.
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