Alimentation : marchons - nous sur la tête ?!

Publié le par Nathalie Pagani

site-polluants-home-moyen  Il y a quelques jours, une enquête, menée par Générations Futures, donnait l'alerte sur l'alimentation de nos enfants.

Entre Juillet et Septembre, ils ont analysé les aliments nécessaires à l'élaboration des repas quotidiens pour un enfant de 10 ans. Je dois avouer que les menus établis sont plutôt équilibrés et que bon nombre d'enfants sont en réalité bien loin d'avoir une alimentation aussi variée. Bref, n'en rajoutons pas au drame qui va suivre !

En effet, on y apprend que, dans une seule journée, un enfant consommerait 128 résidus chimiques dont 42 substances classées cancérogènes possibles et 5 cancérogènes certaines. Ce sont 81 substances chimiques différentes dont 36 pesticides, 47 suspectées cancérogènes et 37 perturbateurs endocriniens.

Si les doses se limitent à celles autorisées individuellement par les autorités sanitaires, on peut s'interroger sur l'effet d'un tel cocktail. Une recherche approfondie sur les effets cumulatifs de ces produits est à mener d'urgence à l'heure où nos sociétés sont envahies par les maladies chroniques et où le cancer devient une véritable épidémie.

L'étude complète sur http://www.la-croix.com/illustrations/Multimedia/Actu/2010/12/2/Rapportassiettetoxique.pdf

 

Pour continuer à se demander si l'on ne marche pas sur la tête, cet article édifiant sur Naturavox , dont les sources proviennent du Ministère de l'Agriculture. L'auteur y retrace les mythes du terroir français et nous rélève les aberrations de notre système d'appellations et les coulisses d'un marketing bien rôdé. C'est comme ça que le champignon de Paris pousse maintenant en Chine ou aux Pays Bas, que le saucisson d'âne corse vient d'Argentine tandis que les cochons servant à la charcuterie du même nom viennent de Chine, que 80% des melons charentais sont marocains ou espagnols, qu'on nous roule dans la farine avec l'appellation "camembert", que l'huile d'olive frauduleuse est monnaie courante...

Rappelez - moi : on est bien en France ? N'avons - nous pas des agriculteurs (qui par ailleurs peinent à survivre), des savoir - faire, alors quand allons - nous enfin mener des actions pour les soutenir, les valoriser, rendre leur activité durable (dans tous les sens du terme), et ce, dans le respect du consommateur ?

Voir du côté de ce type de petites initiatives http://www.terredeliens.org/campagne/doc/communique_nov_2010.pdf

Que dire enfin de ce reportage consternant d'Envoyé Spécial la semaine dernière sur la main mise grandissante de l'industrie agro-alimentaire dans nos restaurants ? A l'heure de la reconnaissance par l'Unesco de notre gastronomie, on apprend que de nombreux restaurants ont recours à des préparations toutes prêtes, de la bouillabaisse de Marseille, en passant par le tartare au couteau, le bourguignon et autre ile flottante. Ayant un pied dans ce domaine, je sais que c'est une pratique courante depuis des années déjà et qui ne cesse de gagner des parts de marché tant les produits industriels proposés sont diversifiés et bluffants. Nous sommes bien loin du "fait maison" auquel va ma préférence tant en termes de goût que d'éthique.

A l'époque de la traçabilité vertueuse et du principe de précaution à tout va, il serait bon que chaque acteur collabore activement.

Il y a donc là tout un travail à accomplir, une prise de conscience urgente à avoir pour redonner du sens à ce plaisir qu'est, avant tout, l'alimentation. Chacun le peut en devenant un consommateur informé et responsable.

 

 

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