Campagne France Nature Environnement, agriculteurs et Santé

Publié le par Nathalie Pagani

Alors que le Salon de l'Agriculture va ouvrir ses portes, la campagne de FNE (France Nature Environnement) crée la polémique.

Je suis, pour ma part, très attachée aux questions de l'environnement, de la santé nutritionnelle et j'ai déjà eu l'occasion d'écrire à ce sujet.

Simplement, j'ai été choquée par les visuels utilisés dans cette campagne de pub, notamment celui présentant un épi de maïs en guise de pistolet contre la tempe d'un homme. Si je comprends la volonté de FNE de susciter le débat, la symbolique, la référence est particulièrement malvenue. Car je rappelle que c'est une population en souffrance que celle des agriculteurs, que 400 d'entre eux se suicident chaque année !

Je ne nie aucune des questions soulevées par France Nature Environnement. A titre personnel, je ne suis pas favorable à la culture de plein champ des OGM, j'admets qu'il est anormal que le consommateur ne puisse être informé de façon transparente sur la part d'alimentation OGM dans les élevages et donc dans les viandes proposées à la vente, je soutiens une plus grande autonomie des agriculteurs français en matière d'aliments protéiniques (soja...).

Je ne crois pas que ce soit en montrant du doigt les agriculteurs que les lignes bougeront.

Tout d'abord, parce que les agriculteurs sont formés, pour la plupart et dès le départ, à des méthodes de travail, d'exploitation dits conventionnels. C'est donc ce levier pédagogique qu'il convient d'actionner. Ensuite, les agriculteurs sont imprégnés de la croyance "sans pesticides, point de salut", largement développés, comme une ritournelle par les sociétés productrices de "produits phytosanitaires", comme l'on dit pudiquement, à savoir les Bayer, Monsanto et compagnie... Enfin, l'exploitation agricole est une entreprise et l'agriculteur a évidemment à coeur d'en assurer la bonne santé ou le plus souvent, la survie.

Bien sûr, ils ne sont pas exempts de responsabilité dans les méthodes employées car bien souvent ignorant l'existence même d'autres alternatives de travail, d'un autre modèle. Contrairement aux idées reçues et selon une étude de la FAO, il est possible de nourrir la planète entière en produisant sans pesticides. C'est par un travail collaboratif et non frontal que nous pouvons faire avancer la question de l'environnement et de la santé.

Ne perdons pas de vue que les agriculteurs sont les premières victimes, pas seulement économiques, mais aussi physiques de l'utilisation de pesticides, herbicides et autres joyeusetés. Une étude de l'Inserm a montré qu'ils avaient 2 fois plus de risques de développer la maladie de Parkinson ou des cancers du cerveau, de la peau ou de la vessie.

Cela exige une remise en question profonde de l'ensemble des acteurs de l'agro - alimentaire. Que penser du diktat de la grande distribution non seulement sur les prix d'achat aux producteurs (ces derniers sont la variable d'ajustement, comme l'on dit) mais aussi sur la façon de produire ? Je pense ici à l'exemple donné dans le reportage de France 3 hier soir sur le choix de la couleur du saumon norvégien par la grande distribution, à partir d'un nuancier !!!

Gardons en tête que le pouvoir est encore dans notre caddie. C'est une question de responsabilité citoyenne que d'être vigilants à privilégier le local, le sain sans être un fanatique du bio à tout prix. C'est une question de santé publique : il est fait état d'une vraie fracture alimentaire, nutritionnelle, les populations défavorisées, mangeant plus gras et "industriel", sont 3 fois plus touchées que les autres populations en matière d'obésité. Nous en avons un exemple avec l'épidémie américaine qui, d'une population à la morphologie normale en 1985 voit un tiers de sa population atteinte d'obésité morbide en 2007. En France, nous sommes au début de la courbe. L'ORS (Obrservatoire Régional de la Santé) souligne aussi ce constat pour le département de la Creuse. Nous connaissons les conséquences de l'obésité, ses liens avec le cancer dans le temps. Il est urgent d'agir ! Tous ensemble.

C'est d'ailleurs cet axe central que la santé que défendent nos 2 candidats du MoDem aux cantonales, Eric Daubechies pour Guéret et Mathieu Charvillat pour Aubusson.

 

 

 

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