François Bayrou dans "Parole Directe" sur TF1

Hier soir, François Bayrou était l'invité de Laurence Ferrari pour cette émission de 20 mn qui a réuni 7 millions de télespectateurs.

 De façon claire et simple, il a expliqué les solutions pour sortir de la situation d'impuissance du pays : faire un plan d'ensemble d'économies (et non un plan de rustines) permettant  une réduction des dépenses publiques de 50 milliards sur les 1050 actuels (20 milliards sur le train de vie de l'Etat, 20 milliards sur les 600 de la Sécu, 10 milliards sur les collectivités) ET surtout permettre de nouvelles ressources avec l'augmentation de la tranche marginale d'impôt de 41 à 45%, la création d'une tranche à 50% pour les revenus annuels au delà de 200 000 Euros mais aussi relancer la production en France. Aujourd'hui, le déficit du commerce extérieur s'établit à 80 milliards d'Euros car on ne produit plus dans notre pays, obligés d'acheter à l'étranger ce que nous consommons. Comment dans ces conditions résoudre les problèmes des déficits, de la dette, du pouvoir d'achat, du chômage, du maintien des services publics ? Les problèmes viennent de chez nous et non de l'Europe ou d'ailleurs. La preuve en est : la bonne santé de l'Allemagne (200 milliards d'éxcédent commercial) avec la même monnaie et le même niveau de vie.

Cela demande de repartir sur un schéma politique nouveau avec un gouvernement d'esprit d'union nationale avec "des gens qui, hier, appartenaient à des camps différents et qui se reconnaîtront dans un certain nombre de principes et qui accepteront de travailler ensemble" car il est impossible de continuer à ce que "la moitié des Français passe son temps à refuser ce que l'autre moitié propose".

Ce qui suppose aussi aucune allégeance. Ni avec Sarkosy dont il a mis en lumière que le président avait dressé les citoyens les uns contre les autres et qu'il n'avait pas marié demande d'efforts et justice. Ni avec Hollande qui défend un projet insoutenable financièrement et qui ne pourra donc pas tenir les promesses de 300 000 emplois jeunes, 60 000 postes d'enseignants ou de retour à la retraite à 60 ans... Bayrou s'est élevé contre la méthode bien peu loyale d'avoir fait voter 2,5 millions de personnes aux primaires socialistes pour ensuite leur annoncer "on n'avait pas vu qu'il y avait la crise. On va réécrire ce sur quoi nous nous étions engagés."

Plus grave encore un point de l'accord PS - Verts que François Bayrou a été le 1er à noter : la suppression du droit de veto à l'ONU, droit qui nous a permis de ne pas participer à la guerre en Irak. Tout à fait incroyable qu'un accord électoral se transforme en accord sur des questions majeures devant être débattues par les citoyens ou leurs représentants et non par des partis, sur un coin de table !

Il a affirmé sa position sur une dose de proportionnelle à l'Assemblée Nationale permettant une représentation plus réelle du vote des citoyens, même avec la présence des extrêmes. Il a plaidé pour le vote des étrangers aux élections locales avec 3 niveaux de citoyennetés : européenne pour les citoyens européens, nationale (présidentielle et législatives) pour les Français, locale pour les Français, étrangers même hors Europe en France depuis 10 ans et payant des impôts. Enfin, il s'est dit favorable à l'union (terme choisi plutôt que mariage) de personnes du même sexe avec égalité des droits et des devoirs.

Une émission, bien qu'au rythme rapide, qui a permis une expression pédagogique et convaincante des positions de François Bayrou !